n 2016, le Groupe de la Banque africaine de développement a approuvé une ligne de crédit de 38 millions d’euros à Coris Banque internationale au Burkina Faso. Cette démarche d’appui au secteur privé a bénéficié à des porteurs de projets aboutissant à la création de milliers d’emplois.

En 2014, Roland Sow est déjà un promoteur comblé avec un hôtel dont il a jeté les bases cinq ans plus tôt et qui a amorcé une belle croissance. Devenu un des meilleurs réceptifs de Bobo-Dioulasso, la deuxième ville du pays, son établissement comprend : une capacité d’accueil de 70 chambres, des salles de réunion et un standing 4 étoiles à la clé.

Roland Sow, entrepreneur privé lors de l’inauguration de la compagnie de transport Elitis Express

Mais l’homme d’affaires, ancien responsable des opérations d’une multinationale, ne se contente pas de ce succès. Afin de renforcer son offre de services relative aux séminaires et autres activités de l’administration publique et des grandes sociétés, il décide de lancer une compagnie de transport haut de gamme, entre Ouagadougou et Bobo-Dioulasso.

Dans sa recherche de financement, le jeune promoteur trouve une oreille attentive à Coris Bank International, qui lui accorde en 2017, un prêt de 1,74 milliard FCFA (environ 2,65 millions d’euros), tiré sur une ligne de crédit de 38 millions d’euros octroyée par la Banque africaine de développement.

« Ce financement nous a permis de lancer la compagnie Elitis Express, se réjouit Roland Sow. Nous avons construit deux gares modernes à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso ayant toutes les commodités. Nous avons également commandé les équipements, informatisé les sites, recruté et formé le personnel. Malgré un contexte socio-politique difficile, la compagnie a été officiellement lancée le 16 novembre 2017 à Ouagadougou, et le lendemain à Bobo-Dioulasso ».

Hôtesses de la compagnie de transport Elitis Express sur la ligne Ouagadougou-Bobo Dioulasso

Quatre ans plus tard, Elitis Express a gagné son pari. Avec une flotte de dix bus dotés de toilettes et roulant avec hôtesses et service traiteur, elle transporte chaque année 120 000 à 130 000 passagers. Le taux de remplissage moyen s’établit à 70%, même si la compagnie subit l’impact des crises sécuritaire et sanitaire, qui ont sensiblement réduit le nombre de passagers européens ou asiatiques. Si la situation sécuritaire s’améliore, Elitis Express pourrait ouvrir d’autres lignes, y compris vers les pays voisins.

Elitis mise beaucoup sur la sécurité. Deux chauffeurs se relaient pour parcourir les 360 kilomètres qui relient les deux villes. L’émission informatisée des billets, n’est possible qu’à partir d’une pièce d’identité, si bien que les bus de la compagnie sont dispensés des fréquents arrêts pour contrôle (police, douanes), le long du trajet.

« Nous avons adapté les procédures de l’avion au sol, résume Roland Sow, visiblement satisfait. Nous avons produit un impact sur le secteur des transports ; quelques compagnies ont adopté certaines de nos bonnes pratiques. Au final, ce sont les clients qui gagnent en confort et en sécurité ». Tous ces efforts d’innovation de modernisation et de qualité de service ont valu à Elitis de nombreuses distinctions, comme le prix burkinabè de la qualité dans la catégorie des grandes entreprises remise par le Premier ministre en octobre 2021, ou celui de la meilleure compagnie d’Afrique de l’Ouest en 2018, attribuée en Côte d’Ivoire.

Dans les garages aménagés de la compagnie de transport Elitis Express

« Tout cela n’aurait pas été possible sans le financement obtenu », reconnaît Roland Sow, qui n’est pas peu fier de l’impact social de sa compagnie. Au-delà de sa centaine d’employés, les activités d’Elitis Express procurent des revenus aux petits producteurs qui fournissent le nécessaire pour préparer les plats servis à bord.

À une autre échelle, le soutien de la Banque africaine de développement via Coris Bank International, a également profité à Grace SARL, une entreprise travaillant dans le bâtiment et les travaux publics ainsi que la restauration. Dans ce dernier secteur, elle s’occupe notamment, depuis deux ans, de la restauration des étudiants de l’Université Thomas Sankara (Ouaga 2). « Le financement reçu (50 millions FCFA, soit 75 000 euros) m’a permis d’acquérir les équipements et de renforcer mon fonds de roulement », explique Mme Djénéba Ouédraogo, la responsable de l’entreprise. Chaque jour, à midi et le soir, elle est ainsi en mesure de servir 7000 repas aux étudiants et emploie 150 personnes à temps plein, essentiellement des femmes. « Elles peuvent ainsi mieux s’occuper de leurs familles », sourit-elle.

Aujourd’hui décaissée en totalité, la ligne de crédit octroyée à Coris Bank International a parfaitement atteint ses objectifs. Elle a permis d’accorder des financements à court et moyen termes à 28 petites et moyennes entreprises évoluant dans des secteurs aussi divers que l’immobilier, l’hôtellerie, les bâtiments et travaux publics, le transport, le commerce général ou l’industrie agro-alimentaire. Grâce aux financements indirects de la Banque africaine de développement, elles ont modernisé leurs équipements ou étendu leurs capacités. Les entreprises bénéficiaires ont pu verser à l’État, 25 millions d’euros d’impôts, bien au-delà des 4 millions d’euros attendus. Quant à l’objectif d’au moins 1200 nouveaux emplois, il a été largement dépassé : 2318 emplois ont été créés.

Source : https://www.afdb.org/fr/success-stories/au-burkina-une-ligne-de-credit-renforce-limpact-social-dentreprises-privees-dans-lhotellerie-et-la-restauration-le-transport-et-divers-secteurs-51069


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