L’union des entrepreneurs du Burkina (UDEB) a organisé les 19 et 20 mai 2022, un atelier de réflexion sur la relance économique du Burkina, dans un contexte marqué par la Covid-19 et la crise sécuritaire. L’objectif principal de l’atelier était de permettre aux entrepreneurs membres ou non de l’union, de s’exprimer sur les difficultés rencontrées depuis 2020 jusqu’à ce jour, et de faire des propositions de solutions à même d’aider l’économie burkinabè de se remettre sur les rails.

Confrontés à la crise sécuritaire à laquelle s’est greffée la crise sanitaire liée à la Covid-19, les entrepreneurs burkinabè peinent à garder le cap. C’est en vue de trouver des solutions palliatives aux défis rencontrés dans la conduite de leurs affaires, sans forcément attendre la main tendue de l’Etat, qu’ils ont décidé de mener la réflexion, d’où la tenue du présent atelier. Le thème central des échanges étaient "entrepreneurs burkinabè, les problèmes rencontrés et les propositions de solutions avec tous les acteurs du secteur formel et informel". Venus des différentes régions du pays, ils ont pendant deux jours, passés au peigne fin, les principales difficultés auxquelles ils sont confrontés.

On peut retenir entre autre difficultés, les conséquences de la Covid-19 qui ont conduit à un ralentissement et souvent à l’arrêt des activités, le retard dans l’exécution des travaux, les délais de livraison non maîtrisés ainsi que les coûts élevés des transports. Les entrepreneurs affirment n’avoir pas non plus bénéficié des mesures d’accompagnement et se sont vu en plus imposer une nouvelle taxe, celle de l’ARCOP.

les entrepreneurs des différentes régions ont pris massivement part à l’atelier de réflexion

La crise sécuritaire a aussi eu des répercussions sur le fonctionnement des entreprises. Plusieurs d’entre elles, attributaires de marchés dans certaines zones dites rouges, n’ont pas pu les exécuter à cause de l’insécurité. L’augmentation des prix des matériaux, le paiement des factures hors délai, la lenteur administrative, l’absence d’un réel accompagnement avec des mesures souples, sont autant de peines que vivent au quotidien les entrepreneurs.

A l’issue des échanges, des recommandations ont été faites par les participants pour permettre à l’économie de reprendre son envol et aux entrepreneurs de tirer leur épingle du jeu. Il s’agit en premier lieu de la mise en place d’un centre d’affaires UDEB, qui va comprendre deux volets : une plateforme informatique présentant les opportunités d’affaires et accessible à tous les membres de l’UDEB et un centre de gestion intégré pour aider les membres à réduire leurs charges et à travailler dans des conditions acceptables.

La deuxième recommandation porte sur la mise en place d’une centrale d’achat, dont l’objectif sera de contribuer au référencement des entrepreneurs burkinabè en qualité de fournisseurs d’une part et d’identifier les potentiels acheteurs d’autre part. Cette centrale d’achat à entendre le président de l’UDEB, Boubacar Kafando, devrait permettre d’équilibrer le marché. "A titre d’exemple, on peut avoir la tomate qui coûte 100 f l’unité à Ouagadougou, alors qu’il y a des zones où la tomate pourrie et on ne sait pas quoi faire avec. Avec la centrale d’achat, ça permet de savoir qu’il y a la tomate quelque part que l’on peut récupérer et équilibrer le marché", explique-t-il.

Boubacar Kafando, président de l’UDEB.

Quant à la troisième recommandation, elle a trait à un projet de parrainage d’entreprises. Dans la mise en œuvre, les grandes entreprises vont parrainer les PME-PMI dans l’exécution de leurs marchés et les PME-PMI à leur tour vont parrainer les entreprises du secteur informel. Ce qui devrait aider à respecter la catégorisation des soumissions aux appels d’offre. L’objectif final à travers ce système de parrainage, est de permettre aux jeunes entrepreneurs d’avoir des marchés, d’acquérir l’expérience nécessaire afin d’exécuter les marchés en toute sérénité.

Une autre recommandation, va consister en la mise en place de comités de négociation et de facilitation avec l’Etat et ses structures déconcentrées, dans le but de négocier des délais courts pour le paiement des prestations des fournisseurs de l’Etat. Le président de l’UDEB a tenu à préciser que ces différentes recommandations seront mises en œuvre par l’ensemble des entrepreneurs membres de l’union, et non reversées à une quelconque autorité pour action.

En rappel, l’UDEB a été créée en 2022 par des acteurs économiques burkinabè, afin de défendre les intérêts de ses membres et œuvrer au rayonnement de l’économie burkinabè.

Armelle Ouédraogo/Yaméogo


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