LES SOUTENANCES DE MEMOIRES DE FIN D’ETUDES POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DU CYCLE A ET B DE L’ECOLE NATIONALE DES REGIES FINANCIERES (ENAREF) ONT DEBUTE CE LUNDI 19 SEPTEMBRE 2022. NADEGE PATRICIA PARE A OUVERT LE BAL. ELLE A LIVRE LES RESULTATS DE SES RECHERCHES SUR LE THEME : « FISCALITE ECOLOGIQUE ET DEVELOPPEMENT DURABLE AU BURKINA FASO ». ELLE A OBTENU LA MENTION TRES BIEN AVEC LA NOTE DE 16,5/20 POUR LA QUALITE DE SON DOCUMENT.

Nadège Patricia Paré a obtenu une mention très bien avec une note de 16,5/20, après sa soutenance pour l’obtention du diplôme du cycle A de l’ENAREF, ce lundi 19 septembre 2022. Elle a présenté les résultats de ses recherches sur le thème : « Fiscalité écologique et développement durable au Burkina Faso ». « Pour la bonne forme du document, on lui donne la note de 3,5/5 ; 4/5 pour sa bonne dynamique dans sa présentation et 9/10 pour le fond du document », a délibéré le président du jury, Nicolas Kobiané, secrétaire général du ministère en charge de l’économie.
Le thème est pertinent et est d’actualité car le Burkina Faso est confronté à des défis environnementaux de plus en plus complexes.

C’est au regard de ces préoccupations que l’impétrante s’est proposée de mener la réflexion sur ce thème. Elle a axé la problématique centrale de son étude sur la contribution de la fiscalité écologique dans le développement économique, sociale et environnemental. De cette problématique, ont découlé les interrogations suivantes : quelles corrélations existe-t-il entre la fiscalité et l’environnement ? Quel est l’impact de la fiscalité écologique sur le développement durable ?

 

En empruntant une méthode de travail théorique vers l’empirique et du général vers le particulier, l’impétrante fait ressortir le double intérêt que revêt l’étude. Elle a permis d’une part, de montrer le lien entre la fiscalité et l’environnement et d’autre part, d’indiquer les aménagements envisageables dans la perspective de répondre aux besoins.

Des propositions de réformes fiscales

Les résultats des enquêtes de Mlle Paré révèlent que la majorité des contribuables n’a pas connaissance du bien-fondé de la fiscalité écologique. Cette majorité ne reconnaît que les impôts classiques. Quant à la seconde catégorie, bien qu’ayant plus de connaissances sur le sujet, elle propose d’élargir l’assiette de cette fiscalité. Partant donc de cette méthodologie, elle est parvenue à des conclusions. La première est que la fiscalité écologique au Burkina Faso, bien qu’existant, reste peu développée.

La seconde conclusion est la confirmation de la non-effectivité des différentes mesures fiscales environnementales. Plusieurs difficultés entravent le développement de ces fiscalités. Il y a d’abord l’assiette sur laquelle sera calculé l’impôt. Ensuite, de nombreuses appréhensions sont soulevées quant à l’impact négatif de la fiscalité écologique sur la compétitivité. Enfin, Il y a des difficultés à percevoir les bienfaits de ces fiscalités.

Pour rectifier le tir, Nadège Patricia Paré a fait des propositions dans le cadre d’une réforme fiscale. Elle propose par exemple la suppression des distorsions fiscales, la restructuration des taxes existantes notamment les taxes sur les véhicules à moteurs car les deux roues étant plus pollueuses. Une autre proposition, non des moindres, est l’introduction de nouvelles taxes environnementales. A ce sujet, elle a pensé à une taxe sur les déchets ménagers. Pour elle, cette taxe devra être gérée par les collectivités territoriales et servira au financement des services de ramassage des déchets ménagers produit par les ménages.

Au terme de sa soutenance l’impétrante s’est réjouie de la note obtenue. Elle est selon elle, le reflet des efforts qu’elle a fourni pour l’élaboration du document. Nadège Patricia Paré est aussi satisfaite parce que dans son étude, elle a réussi à démontrer qu’une fiscalité écologique développée permettrait d’atteindre un développement durable mais aussi de protéger l’environnement. « Notre étude incitera les ménages et les entreprises à intégrer le volet environnemental dans leurs décisions économiques », a-t-elle espéré.

Un thème d’actualité selon le DG de l’ENAREF

« Nous trouvons le document très bien parce qu’il traite d’un thème d’actualité, pertinent pour le développement puisqu’il s’agit de la fiscalité appliquée à l’environnement », a lancé le directeur général de l’ENAREF, Adama Badolo. Il est convaincu que la fiscalité peut contribuer à responsabiliser davantage les entreprises, les industries mais également les citoyens pour la préservation de l’environnement et en participer au développement durable.

« Nous l’avons trouvé très à l’aise dans le développement du sujet. Elle a très bien présenté le thème », a-t-il reconnu avant d’ajouter que l’objectif de l’exercice de la soutenance des mémoires au niveau de l’ENARF est un exercice qui permet d’inculquer aux futurs cadres, le goût de la recherche, du travail bien fait et de la présentation. Ce sont 56 impétrants de plusieurs filières et de plusieurs pays qui présenteront les résultats de leurs recherches devant un jury. Sept étudiants ont soutenu par anticipation et ont rejoint le Service national pour le développement (SND).

Obissa Juste MIEN
Lefaso.net


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