Le ministère de l’Economie, des finances et du plan et l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD) ont procédé à l’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année 2021 du conseil national de la statistique. La cérémonie a eu lieu ce mardi 28 décembre 2021 à Ouagadougou.

Les acteurs de la statistique ont été réunis pour la deuxième session ordinaire du conseil national de la statistique. Elle s’est articulée sur le gap statistique des objectifs de développement durable, puis sur les résultats de l’enquête harmonisée sur les conditions de vies des ménages. « Les statistiques permettent d’effectuer la mesure de l’ensemble des dimensions de la société au plan socioéconomique, culturel et technique. Ce cadre permet à l’ensemble des acteurs qui travaillent dans le domaine de la production statistique de pouvoir régulièrement se retrouver pour échanger sur les problématiques du moment. Et comment faire pour que notre système de statistiques nationales puisse répondre aux impératifs de formation pour pouvoir satisfaire le suivi, l’évaluation de performances des politiques de développement économique et social, ainsi que la détection des problématiques émergeantes dans notre société. Avec l’adoption par notre pays de la loi sur les objectifs de développement durable, nous devons pouvoir faire en sorte que la comparabilité entre les progrès que nous faisons par rapport aux autres pays puisse être effective. C’est pourquoi nous devons produire des statistiques qui permettent d’établir des indicateurs et de mesurer ces progrès », a expliqué le ministre de l’agriculture et des aménagements hydro-agricoles, de la mécanisation et des ressources animales et halieutiques, Moussa Kaboré, vice-président du conseil national de la statistique.

Moussa Kaboré, ministre de l’agriculture et des aménagements hydro-agricoles, de la mécanisation et des ressources animales et halieutiques, vice-président du conseil national de la statistique

« Il y a également les enquêtes sur les conditions de vies des ménages qui, à la fois, permettent de suivre les objectifs de développement durable et les indicateurs des référentiels de développement comme le Plan national de développement économique et social II (PNDES) que nous venons d’adopter. Cela va permettre de voir comment nous avons pu progresser sur certains aspects » a-t-il ajouté.

La réalisation de l’enquête sur les conditions de vies des ménages s’inscrit dans le cadre de l’adoption d’une méthodologie harmonisée pour faciliter les comparaisons d’indicateurs entre les Etats de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Les participants à la cérémonie

Etats des lieux de la statistique au Burkina

Cette deuxième session a été l’occasion de commémorer la journée africaine de la statistique. Pour l’année 2021, cette célébration a été placée sous le thème : « Moderniser les systèmes statistiques nationaux pour soutenir le développement socioculturel en Afrique ». Il s’est agi de mener la réflexion sur l’importance des données statistiques sur l’économie culturelle et créative affaiblie par la pandémie à covid-19 et la dégradation de la crise sécuritaire.

Selon le directeur général de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), Boureima Ouédraogo, la statistique se porte bien au Burkina. Toutefois, elle est freinée par plusieurs facteurs. « Nous sommes dans un pays avec les moyens limités. Quand nous évaluions la capacité de notre système statistique à pouvoir réaliser un certain nombre d’opérations et à répondre aux attentes, nous pouvons dire que nous avons une assez bonne satisfaction du système statistique national. Nous avons pu réaliser en 2019, le recensement général de la population. Cela fait que parmi les pays en Afrique, le Burkina est l’un des pays qui arrivent à réaliser régulièrement cette opération. Nous avons de grandes enquêtes, dont l’enquête harmonisée sur les ménages que nous réalisons régulièrement. Dans le domaine de l’agriculture, il y a un recensement généralement de l’agriculture qui est en cours de réalisation. Il y a tout un ensemble d’opérations annuelles qui sont réalisées. C’est le cas dans le domaine de la santé, de l’éducation, etc. Au niveau des ressources humaines, des efforts ont été faits par l’Etat pour former régulièrement du personnel à l’extérieur du pays, mais également au niveau national. Le Burkina Faso et ses partenaires ont ouvert une école de formation de la statistique dans le modèle de réseaux de statistiques africains. Mais naturellement, les difficultés ne manquent pas comme dans tout système. Les moyens de l’Etat sont limités pour pouvoir apporter toutes les réponses attendues. Nous avons la situation sécuritaire, qui rend difficile les enquêtes dans certaines régions où les enquêteurs ne peuvent pas arriver sans risque d’être agressés » a-t-il souligné.

Boureima Ouédraogo, directeur général de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD)

La première session du conseil national de la statistique de l’année s’est tenue en septembre 2021. Elle a permis d’examiner et d’adopter le rapport statistique national 2020 et le programme statistique national 2022.

Samirah Bationo


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